Comme ses voisins d'Asie du Sud-Est, la Birmanie peut se prévaloir d'une histoire longue et riche. Longtemps au coude à coude avec les royaumes khmer ou siamois pour l'affirmation de leur domination régionale, les Birmans tombent sous la férule britannique au cours du XIXe siècle. La décolonisation laisse entrevoir des perspectives positives pour la jeune démocratie qui se met en place, mais, dès 1962, le pouvoir est confisqué par les militaires.
Sous le joug d'une junte impitoyable depuis lors, le pays voit son économie s'effondrer et les libertés individuelles s'anéantir presque intégralement. Mis au ban de la communauté internationale, le pays, parmi les plus corrompus de la planète, tire l'essentiel de ses ressources financières de trafics divers (stupéfiants, bois et pierres précieux) et de l'exploitation controversée de champs gaziers et pétrolifères par des compagnies étrangères.
Dans pareil contexte, la population, soumise aux pires brimades (travail forcé, incarcérations arbitraires, exécutions sommaires, déportations…), trouve dans la religion bouddhiste, très révérée, un des rares moyens de faire face à l'adversité avec abnégation et dignité. Les relations tendues qu'entretient le régime au pouvoir avec le clergé, partagées entre crainte et instrumentalisation, ont culminé en 2007 avec la répression brutale par le pouvoir de la tentative pacifique de révolution safran, menée par les moines avec un large soutien populaire.
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